Diomira: collage

Cet exercice consiste à remplacer un mot sur deux du texte source, pour en faire un récit différent (texte source, ici ).

Cependant, partant par là, Italo en tirera trois modestes vers. Se levant, notre homme élégant trouve, dépenaillée, Diomira, en ville, miséreuse, soixante piécettes d’or des marins en poche. De retrouver les calices des églises pavées, faux étain de théâtre sur cristal grossier, coq décoré or, Italo chante, bon matin, quelqu’une, parmi toutes autres beautés. Notre voyageur la connaît intimement pour lui avoir décrit aussi, souvent, d’étranges villes.
Mais le récit de rédemption ci-dessus, que toujours l’étranger y mette un soupçon de tendresse quand même : jours heureux et, rayonnants, les costumes multicolores qui allument cet ensemble. Tu portes aux friteries moins que serait une attention. Une part de toi crie : « Jamais on ne vient sans envier certains qui, exaltant lamitié présente, bien quéphémère, ont tout vécu. » Chaque soirée compte. Et viendrontils cet été, mille fois être heureux ?
Wana Calvino – Quelques villes damnées (Seuil) –
plagiat
de récit italien par Jean Toctoumi


Matrice des mots de rangs pairs à conserver:

partantentroisverslevanthommetrouveDiomiravillesoixanteddesendelesdespavéesétainthéâtrecristalcoqorchantematinunetoutesbeautésvoyageurconnaîtpouravoiraussidvilles.
ledeciquelyundequandjoursetlesmulticoloresallumentensembleportesfriteriesqueuneunedecrieonvientenvierquilprésentequontvécusoiréeetilsétéfoisheureux.
Calvino –villes(Seuil),deitalienJean

 

Wana – 1er août 2007 .

e-Diomira

En partant à sénestre du méridien, à vélocité de pédestre erre, trois gymniques randonnées sont assez au bel homme qui marche prestement. Il approche Diomira, cité magique. L’air ébahi, il hésite, avance, la voit, illuminée: moindre coupole parée, portant un toit argenté ; statuettes couvertes des divins ornements enluminés ; rutilants pavés enchâssés : étain ; théâtre avec pilastres, sièges, parois, mezzanine, balcon, marches, formés de cristal limpide. Un mâle bartavelle portant dorure chante son victorieux air, juché sur cette tour immense. Telle éclatante cité était apparue à cet arrivant, en d’épiques contrées élues ou règne l’idéale beauté. Mais en Diomira, pour le coureur très épuisé, arrivé fin septembre, l’exception qui se présentera assurément, qui surprendra notre arpenteur itinérant, et l’exaltera, s’insinue dans l’âme comme béatitude divine: portes de friteries illuminées sous des néons colorés, en multiples guirlandes ; saisissant cri : hou !, venu de charmante femme au balcon. Manifester notre éternelle envie devant les innocentes pensées des passants, à qui un bel et agréable moment de bonheur semblable aura été déjà, autrefois, brièvement procuré, serait vil: de cet été, essayons de conserver quelques légendes inoubliées.

Calvino Italo : « Vie d’éphémères cités »
( qu’untel J. Thibaudeau a massacrée )

« Exposition à J. Neper » ( Wanasay You, exposant )

D’après un texte d’Italo CALVINO tiré de: “Les villes invisibles”
————————–
NB : les 205 décimales du nombre “e”, base des logarithmes népériens, qui ont servi de guide à ce récit figurent ci-dessous (chaque mot comporte le nombre de lettres indiqué par le chiffre correspondant; 10 lettres pour le “0”) :

e°=°2°,°
718°281°828°459°045°235°360°287°471°352°
662°497°757°247°093°699°959°574°966°967°
627°724°076°630°353°547°594°571°382°178°
525°166°427°427°466°391°932°003°059°921°
817°413°596°629°043°572°900°334°295°260°
595°630°738°132°328°627°943°490°763°233°
829°880°753°195°251°019°011°573°8♦
°°

Wana – 10 août 2007

Diomira

En partant de là
Va trois jours vers le levant.
Voici Diomira
Tu ne repars pas de là :
Coupoles d’argent, statues

Levées pour les Dieux
Cristal, étain des pavés,
Et le coq de là
Au levant chante au soleil
Toutes les beautés du lieu

N’as-tu donc pas vu
Dans d’autres cités lointaines
Maints trésors levés
Dominant d’autres pavés ?
Le propre de ce lieu, c’est,

Quand tu viens de loin
Marcher, un soir de septembre
Sur ces pavés-là
Qui de loin en loin reflètent
Les néons des friteries

Dans le soir, un cri
« Hou! » de femme, alors tu rêves
D’un lointain passé
Par une soirée pareille
Où tu as été heureux.

 

D’après un texte d’Italo CALVINO tiré de: “Les villes invisibles”

Ceci est un TANKOUM, mélange de TANKA (une forme fixe japonaise « 5-7-5-7-7 » pieds) et de PANTOUM (renvois entre vers de 5 ou 7 pieds sur des vers resp. de 7 ou 5 pieds).
Le TANKOUM a été créé par les membres de l’OULIPO (lors des Récréations de Bourges, en juillet 2007, organisées par Les Mille Univers )

Wana – 15 juillet 2007

Beau présent de Diomira

Italo Calvino: Citta

Italo Calvino : Cité


Italo va avanti alla
lontana citta latina
Villanova, incantata
localita antica, col
alto titolo italiano
“Viali Cantanti”. Li
ci nota la vitalita:
I viottoli con tanto
viavai, avvolti alla
collina, attivita in
vicoli, cavalcata, o
calcio con ciottoli,
Attonita colla calca
l’accattona accanita
alcolica, incallita,
va li, alla clinica
Col acciottolato, va
l’acciaio incollato.
Tanta novita! Non ci
annoia, accanto alla
colonna vicina. Vai!
La navata cattolica:
icona alla nativita.
Nonni, la novantina,
accoccolati cacciano
con lacci i volatili
nocivi: atto innato.
Otto cani concitati,
van al covo, invano.
Ai lattanti: vaccino
antivaiolico! Tatto!
Vociano? Taci! Talco
lattina… Il vicino
canta la ninna-nanna
col violino. Vanita!
Italo lava la tonaca
col catino, il lino,
la calotta, lana: la
tinta tono lilla va.
Il vinaio vi invita:
tonno, involtini, la
vacca cotta al olio,
cacao, vino tannico,
colato col colino in
cantina. Va! Cincin!


Italo avance vers la
Lointaine cité latine
Villeneuve, localité
Antique enchantée, avec le
Haut titre italien
« Avenues chantantes ». Là
on remarque la vitalité :
Les sentiers avec tant de
Va-et-vient, enroulés à la
Colline, activité dans les
Ruelles, cavalcade, ou
Coups de pieds aux cailloux.
Abasourdie par la cohue,
La clocharde endurcie
Alcoolique, invétérée,
Va là-bas, à la clinique.
Sur la chaussée va
L’acier collé.
Tant de nouveauté ! On ne
S’ennuie pas, contre la
colonne voisine, allez !
La nef catholique :
Icône à la nativité.
Des pépés, quatre-vingt dix ans
Accroupis chassent
Avec des lacets les volatiles
Nocifs : acte inné.
Huit chiens excités
Vont au terrier, en vain.
Aux nourrissons ; vaccin
Antivariolique ! Tact !
Ils crient ? Tais-toi ! Talc,
Biberon… Le voisin
chante la berceuse
avec son violon. Vanité !
Italo lave la soutane
Avec la cuvette, le lin,
la calotte, laine :
la teinte ton lilas va.
Le marchand de vin vous invite
Thon, paupiettes, la
Vache cuite à l’huile,
Cacao, vin tannique
Filtré avec la passoire à la
Cave. Allez ! Tchin tchin !

Inspiré d’Italo Calvino. Le texte source est ici .

Wana – 24 juillet 2007

Diomira

Tu pars de là… Vers le levant.
Trois jours tu vas, toujours devant.
Ta course ira jusqu’aux portiques
De Diomira, la métallique.

Soixante coupoles d’argent,
Des statues de bronze par cents…
Tout un Panthéon olympien !
Et les pavés couverts d’étain…

Et ce théâtre, de Lalique !
Et ce coq d’or, chanteur magique,
Qui chaque jour vient honorer,
Sur une tour, l’astre doré.

Tu connais déjà ces beautés.
Tu les as vues sur d’autres rives.
Mais la particularité
De ce lieu, c’est quand on arrive

Un soir de septembre au couchant
Quand les jours vont raccourcissant,
Que mille feux psychédéliques
S’allument devant les boutiques,

Et que depuis une terrasse
Un voix de femme crie : hou !
On en vient à songer, jaloux,
A ceux dont la pensée retrace

En cet instant, une soirée
Qu’ils on vécue, toute pareille,
Et dont le souvenir éveille
Un parfum de félicité.

Quatrains composés
d’après un texte d’Italo Calvino

Wana – 5 juillet 2007

Diomira

En partant de là et en allant trois jours vers le levant, l’homme se trouve à Diomira, une ville avec soixante coupoles d’argent, des statues en bronze de tous les dieux, des rues pavées d’étain, un théâtre en cristal, un coq en or qui chante chaque matin sur une tour. Toutes ces beautés, le voyageur les connaît déjà pour les avoir vues aussi dans d’autres villes.

Mais le propre de celle-ci est que si l’on y arrive un soir de septembre, quand les jours raccourcissent et que les lampes multicolores s’allument toutes ensemble aux portes des friteries, et que d’une terrasse une voix de femme crie : hou !, on en vient à envier ceux qui à l’heure présente pensent qu’ils ont déjà vécu une soirée pareille et qu’ils ont été cette fois-là heureux.

Italo Calvino – Les villes invisibles (Seuil),
traduit de l’italien par Jean Thibaudeau

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Ce texte sert de source à un exercice de ré-écriture oulipien

La photo

En homage à Olivier Salon
pour ses textes palpitants
(lire ceci: “El Capitan ” )
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Un ami se plaignait de voir tant et tant de photos d’un personnage qui envahit écrans, journaux et magazines, depuis quelques temps.

La photo

La photo, regarde-la bien. Tu la saisis en posant ta main bien à plat sur la revue, tu crispes doucement tes doigts, légèrement moites à cause de l’humidité de l’air, sur la photo bien plate et rigide… tu crispes, tu crispes… et la photo finit par céder et commence à se recroqueviller dans la paume de ta main, .. elle se froisse, elle fait un semblant d’effort pour se redresser et reprendre un peu de platitude, mais tu insistes, tu refermes tes doigts lentement dessus, puis tu serres, tu serres, … il y a des plis sournois qui tentent de t’échapper entre les doigts mais tu les tiens… tu les as bien en main… tu les écrases entre tes phalanges, tu continues à serrer… les bords de la photo tentent de résister, ils sortent d’un peu partout, se cambrent dans une ultime convulsion, se redressent dans tous les sens, s’écartent, se touchent… c’est la panique, chez les bords de la photo… ils savent la fin proche mais font bêtement d’ultimes efforts pour nier la domination inexorable de tes doigts qui les rattrapent, qui les grignotent en remuant sournoisement les dernières phalanges pour les faire rentrer dans le piège de ta paume… ta paume sent maintenant la consistance du papier froissé, compressé, compacté, sur le quel le bout de tes doigts vient progressivement agglomérer les extrémités de la photos que tu empêches de fuir… le papier froissé s’épaissit, grossit, se durcit, se compacte encore, au fur et à mesure que tu le malaxes, pour ne devenir plus qu’une boule, une boulette qui cède sous la pression de tes doigt, qui s’affaiblit avec la moiteur ramollissante de ta peau… elle n’est plus qu’un nodule de papier déstructuré, sans résistance, sans ressort… même si tes doigts relâchent la pression, la boulette ne réagit plus, elle ne se regonfle plus dans la paume de ta main… elle est définitivement dominée, domestiquée… elle en perd même un peu de sa couleur et l’intérieur de ta main commence à se teinter par la liquéfaction insignifiante de l’encre du journal… cette photo a terminé sa vie, elle perd ses eaux, elle s’abandonne totalement au malaxage que tu pratiques, imperceptiblement en la faisant rouler, en l’arrondissant, en lui faisant prendre une forme de plus en plus sphérique… ce n’est plus qu’une balle inerte que tu tiens dans ta main…

… il est temps d’ouvrir ta paume, d’allonger tes doigts dans la position de supination, de détendre tes phalanges, de décontracter tes articulations par de petits mouvements de flexion, avec cette boulette qui désormais a cessé de réagir, qui s’abandonne à des oscillations syncopées dans le creux de ta paume que tu tiens bien à plat vers le ciel !

Alors, tu inclines brutalement ta main vers l’intérieur… comme dans une séquence au ralenti, la balle de papier roule sur le côté de ta main, s’échappe de ta paume et tombe devant toi, juste devant tes pieds… tu as le temps de l’observer qui rebondit mollement sur le sol et… au plus haut de son effort élastique pour simuler qu’elle recouvre un peu de vie… tu l’envoies valdinguer par un coup de pied magistral dans le caniveau où l’eau, que le cantonnier du matin a opportunément fait couler, l’emporte vers l’ouverture béante et noire d’une bouche d’égout.

Week end : 4 jours – 3 nuits

 

Voici un joli conte pour une textée.
Le texte source est composé de phrases courtes, à l’exception de la première et de la dernière qui sont raisonnablement plus longues.

 

Ecrire un conte en suivant les consignes ci-dessous

1/ En ce vendredi d’été, 13 juillet 2007, dans une cité située dans un pays voisin et dont le nom pourrait être associé à des « merveilles », une créature est allongée et se repose longuement, pour le plus grand bénéfice de sa santé, sous un rayonnement bienfaisant.
(1 phrase assez longue qui résume le conte)

2/ L’exposition débute à une heure précise.
Il est d’usage qu’elle ne dure qu’une quinzaine de minutes (un quart d’heure, tout au plus !)
(2 très courtes phrases précises)

3/ Pourtant, la créature jouit longuement de sa situation. Et même quand l’obscurité s’est faite autour d’elle, elle n’a pas bronché.
(2 phrases courtes)

4/ Non loin de là, se trouve la créature mâle qui l’accompagne. Cette dernière ne craint pas plus que sa femelle le moment où l’obscurité se fait.
(2 phrases courtes)

5/ Le temps a passé depuis le début du conte, lorsqu’un troisième personnage survient et manifeste sa surprise en trouvant le mâle à cet endroit. Comprenant que ce dernier est venu accompagner sa femelle, le troisième personnage va prestement trouver celle-ci qui est restée (chose incompréhensible) si longtemps et dans la nuit, exposée sur sa plateforme.
(3 phrases courtes)

6/ Finalement, cette histoire prend fin lorsque le maître des lieux (le quatrième et dernier caractère de ce conte) se rend compte que cette situation inattendue (et ubuesque) n’aurait pas pu durer plus de deux jours.
(1 phrase assez longue)

—————————-
Le texte source

Gématrie cotée : des nombres

Pollution aux nitrates : Bruxelles réclame
une lourde amende contre la France

(LEMONDE.FR avec AFP | le 27.06.07 | 18h54 )

“Cela fait plus de vingt ans que la France est en infraction concernant la pollution par les nitrates de sources d’eau potable en Bretagne. Et la patience de la Commission européenne a des limites. […] mercredi 26 juin, elle a jugé insuffisants les efforts consentis par la France et a saisi la Cour de justice européenne (CEJ). Elle lui demande d’infliger à Paris une amende de plus de 28 millions d’euros, assortie d’astreintes journalières de 117 882 euros, pour cette affaire.”
—————–

Cette astreinte journalière… : 117 882 euros.
A quoi correspond-elle ?

117 882, c’est égal à = 59 x 37 x 54,
ou bien à = 59 x 37 x 3 x 3 x 3 x 2
Il doit bien y avoir une explication, peut-être en gématrie ? (*)

Si l’on note que =
37 x 3 x 3 x 2 = 666 . Le “Nombre de la Bête” (**)
Il nous reste = 59 x 3 = 177
Or « taux astreinte » vaut [177] en calcul gématrique.
Bizarre !

Mais, 3 x 37 = 111 et « astreinte » vaut [111]
Par ailleurs:
« pour de l’eau » vaut [118] (ce qui correspond à 2 x 59)
Et « de » vaut [9]
Ainsi :
“pour de l’eau” [118]
x
“astreinte” [111]
x
“de” [9]
donne = 118 x 111 x 9 , soit : 117882
CQFD

Peut-être aussi, l’un des attendus de la décision disait-il :
l’astreinte par jour[222]
pour pollution au nitrate de l’eau de surface s’élèvera à[531]
==> 117882 (222 x 531)

On comprend mieux, évidemment !
——–
Merci à GEF pour son petit programme de calcul gématrique

——————————
(*)-Gématrie
La gématrie est une étude des valeurs numériques des mots. Elle permet d’associer selon les différents alphabets des valeurs numériques à des noms. C’est une méthode très employée pour essayer de comprendre le nombre de la bête. (Wikipaedia)
(**)-Le nombre de la bête
Selon Saint Jean (Apocalypse, 13:18) :
«C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la bête . Car c’est un nombre d’homme, et son nombre est six cent soixante-six. » (Wikipaedia)

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