Le con d’Orsay

J’ai essuyé à cent reprises
L’humiliation de mon parti
Depuis que j’ai posé ma mise
Sur un numéro tout petit
Mais ce soir je sens que j’encaisse
Beaucoup plus souvent qu’à mon tour
Le contrecoup de ses promesses
Qu’il me faisait dans ses discours

C’est mon ami et c’est son mètre
Soixante deux qui m’a séduit
Dès que je le vis apparaître
Je me sentis déjà tout cuit.
Je l’avais connu comme traitre
Maintenant c’est moi qui le suis.

J’adorais sa Rolex qui brille
Comme ce vieux coq du Poitou
A la pendule et ses aiguilles
Avait voué un amour fou
Mais à l’heure où sonne la cloche
Du Fouquet’s, devant les fourneaux
J’ai compris que ce serait moche
De finir garni de pruneaux.

C’est mon ami : se faire mettre
Par un complexé tel que lui
Au quai d’Orsay pour y paraître
Bien plus con que Douste-Blazy,
C’est plus dur qu’aller à Bicêtre
Au pavillon des abrutis.

Et je suis tombé sous le charme
De la smalah de Khadafi
Puis j’ai dû, en visitant Parme
Féliciter Berlusconi.
J’ai aussi gobé des couleuvres
Pour la visite à Ben Ali
J’ai rendu hommage à son œuvre
Pour la liberté des esprits.

Mais, à mon ami, à son mètre
Soixante deux j’ai dit : « Suffit ! »
Tes conseils, je les envoie paître
J’en ai déjà assez subi.
Il me reste des kilomètres
Pour transporter mon sac de riz.

D’après Serge Lama

— Wana — 07/10/2010 —

Station de bout…

tartignolabrantesque
Titre d’une “Contre-enquête” du Monde-fr

Don de sperme : que pourrait changer la levée de l’anonymat ?

Ce que ça changerait ?
Il faudrait ôter son masque pendant l’inflation, pardi !

——— Wana — 06/10/2010 ———

———

Sonnet de cent mille milliards

Quand naquit le premier vermisseau sur la Terre
Il entreprit d’écrire un hommage à la vie.
Il en fit un sonnet, puis céda à l’envie
D’en écrire un second, pour célébrer la mer.

Il en écrivit un pour le feu, un pour l’air…
Le jeu lui plaisait bien et très vite il se prit
D’en faire un par minute, observant nul répit.
Seul, dans l’immensité, qu’aurait-il bien pu faire ?

Cette loi fut transmise à sa progéniture,
Et depuis ce temps là, deux cent millions d’années,
Tous les êtres vivants composent des sonnets.

Ces cent mille milliards de poèmes bien nés,
Empruntant tour à tour à toutes les cultures,
Il y a cinquante ans, Queneau nous les donnait.

— Wana — 04/10/2010 —

Manife(ll)stations

tartignolabrantesque
Sur le forum “Politique française” du Monde-fr

Un contributeur * a révélé une information exclusive que je vous recopie ici :

Scoop :
St Claude :
– 1800 manifestants selon les syndicats (source Le Monde) ;
– 69 selon Rachida Dati (source incertaine)

——— Wana — 02/10/2010 ———

* que je préfère laisser dans l’anonymat, tant qu’il ne me demande pas de révéler son pseudo.

Crochet goutte d’eau

Le granit est compact. Lisse. Superbe.
Parfois, pas la moindre fissure pour le barrer.
Pas le moindre trou pour lui dessiner un œil.
Pas la moindre arête pour l’échancrer.
Il bombe le torse.
Et la voie s’appelle The Shield, le bouclier.

Lorsque les aspérités font défaut et que toute pose de matériel d’assurage et de progression est impossible,
Il reste un moyen. Unique. Ultime.
La réserve des grands cas.

Vous prenez un crochet à goutte d’eau.
C’est un simple crochet de métal, pointu et acéré.
Un hameçon à granit.
Vous le posez sur l’écaille qui saille
D’un tout petit millimètre.
Voilà, il est posé.
À l’extrémité inférieure du crochet, vous suspendez une petite échelle de corde de trois marches.
Vous respirez.
Vous posez le pied sur la marche inférieure.
Et vous chargez lentement tout le poids de votre corps sur cette mince margelle.
Très lentement. Tout geste brusque peut faire déloger le crochet de sa maigre encoche.
Progressivement, votre poids se déplace à l’aplomb du crochet.
Au fur et à mesure, le crochet enfonce sa pointe dans la roche et se trouve consolidé.
Encore plus lentement, vous vous élevez.
Évitez à tout prix de regarder sur quoi vous reposez entièrement.
L’air vibre.

——————–
Ce texte d’Olivier Salon, extrait de “El Capitan” (éditions Guérin, 2006) sert de source pour des exercices oulipiens de réécriture

El Capitan (Yosemite Park)

El Capitan

Un crochet d’escalade


Un rudiment d’équipage en montagne, sans ancre bloquante antiglisse, sans pince de fer forgé, qui puisse cramponner. Un ridicule crochet pour gouttes d’eau ! Voilà ! Un infime détail, un trou minuscule, écaille, saillie, siège fragile du ténu crochet ! Accrochons doucement nos quatre margelles ; engageons lentement notre chaussure raide (surtout être lestement équipé, chaque mouvement erroné pouvant abîmer le fragile crochet). Ce bord artificiel aménagé, posons dessus, par glissement des pieds, nos kilos bien comptés, notre squelette ossu, lourd ! Bravons l’air instable de l’ivresse, inondant toute la rampe d’hideux granit gris. On tremble pour le crochet, type relief “aqueux”, qui constitue l’admirable clé de libération inattendue, par accrochage quasi urgemment improvisé, où l’amoureux d’extrême sort d’une passe difficile.


— Wana — 27/09/2010 —

Texte composé d’après « El Capitan », Olivier salon (voir ici)
Chaque mot comporte un nombre de lettre donné par la décimale correspondante du nombre « e », base des logarithmes naturels. (un « 0 » donne 10 lettres)
E = 2,
71828 18284 59045 23536 02874 71352 66249 77572 47093 69995
95749 66967 62772 40766 30353 54759 45713 82178 52516 64274
27466 39193 20030 59921 81741 359

apuoW np siwV

J’ai relevé cette phrase, qui introduit une communication à destination des lecteurs, en Une du Monde-fr :
Le conseil de surveillance du Groupe Le Monde a voté

On voit tout de suite sa signification :
Nico veut la source du Monde : la DGPN, isolée, le révèle !
Le Monde protège la source ; il lève un cas de viol d’une
loi sur le secret en vue au Monde : la DGPN viole le code !
Nico veut le legs, la peau du Monde? De colère, virons-le!

Le conseil de surveillance du Groupe Le Monde a voté !

—- Wana —- le 26/09/2010 —-

astuce :  le titre, c’est le monde à l’envers !

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