Je souhaite reproduire ici, la réponse que je viens de faire au rédacteur du blog “@ctu bien pris tes comprimés “, qui lance une diatribe à propos de ce qu’il appelle “l’attitude indécente, presque obscène, des écologistes de tout poil en face du drame japonais”, et qui proclame qu’un débat pourrait avoir lieu sereinement sur le sujet, mas pas maintenant, pas dans ces circonstances.
————————
Ce qui est indécent, c’est de tenter de détourner l’attention des lecteurs du véritable problème, sous prétexte qu’il faut donner la priorité au drame humain.
Rien ne vous permet d’affirmer que les gens sont insensibles au drame humain.
Et quand on entend s’élever, au Japon même, la voix des rescapés d’Hiroshima, pour protester contre la désinformation qui a été organisée par Tepco, depuis le début des problèmes qui sont survenus dans les centrales nucléaire en panne, on se dit que ces gens, qui ont passé 70 ans, n’auraient JAMAIS imaginé avoir un jour à vivre cette angoisse. Il faut nommer les choses par leur nom : Irresponsabilité.
Car qui peut nier que l’impéritie de ceux qui ont construit ces centrales, outre le fait qu’elle a mis en danger la vie des habitants du voisinage direct, a ajouté, aujourd’hui à l’horreur du désastre et les conséquences de ce manque total de maîtrise de la situation sont, d’abord que, en plus du désordre provoqué par le séisme et le tsunami, les secours ne disposent pas des ressources nécessaires à leur travail, ne peuvent pas se mouvoir librement… et sans doute d’autres victimes viendront s’ajouter au bilan, en raison de l’incapacité à les retrouver à temps. Ensuite, l’exode massif de plusieurs centaines de milliers de personnes, est amplifié par le déplacement dans la confusion, de plusieurs centaines de milliers supplémentaires, hors des zones de contaminations.
Ajoutons que, pour avoir insuffisamment garanti la sécurité de ces centrales (oui, il fallait faire plus: plus résistant, plus protégé des océans, plus compliqué à mettre en œuvre, plus compliqué à exploiter… en un mot BEAUCOUP PLUS CHER !), la désorganisation des transports qui pourraient encore fonctionner après la destruction des infrastructures, devient totale.
Que cela plaise ou non, il faut le dire : même si la situation des centrales nucléaires était stabilisée, maintenant, elles ont été un élément considérablement aggravant ! Et je ferai l’impasse, en ne m’apitoyant pas sur les futures victimes des irradiations, quand elles auront eu lieu… maintenant au Japon, ou lors d’autres désastres nucléaires : ces morts-là ne sont pas encore assez froids !
Reprocher aux écologistes de soulever la question de la dangerosité exceptionnelle du nucléaire, dans un moment comme celui-ci est d’une malhonnêteté infinie !
Car ce n’est pas faute d’avoir alarmé sur ces question par le passé !
Ce n’est pas faute d’avoir proposé, demandé, ou exigé ce “débat” serein que vous réclamez aujourd’hui, avec des données claires, dans une atmosphère paisible.
Lorsque ces question sont mises sur la table, généralement, la réponse consiste à dire : “Arrêtez de nous embêter avec vos fantasmes anti-nucléaires, arrêtez vos gesticulations : attendez d’avoir mal pour commencer à vous plaindre !”
Ce débat a été constamment refusé. Et vous le sortez aujourd’hui comme un “bouclier de décence”, pour enfoncer votre épée.
Vous avez beau jeu de détourner l’attention de ces problèmes en cherchant, d’une manière assez minable, à pincer la corde sensible des gens, dont on sait que dans 15 jours, ils auront oublié pourquoi tant de citoyens japonais vivent dans des baraquements de fortune !
Que diriez-vous si je proposais de lancer, maintenant, au printemps, un débat sur la dangerosité des routes de montagne par temps de neige ou de verglas ? Vous répondriez “Ce n’est pas une question d’actualité…”
ET si je reviens vous en parler l(hiver prochain, lors du prochain accident d’autocar qui aura fait 40 morts, vous me direz encore que je suis un charognard indécent et que je n’attends même pas que les victimes soient enterrées, pour soulever le problème !
Nous avons une question d’actualité à régler, maintenant, tout de suite !
L’indécence, c’est vous ! C’est vous qui faussez le jugement…
Allez !
Répondez-moi, à propos de routes de montagne : on peut parler de ça sereinement, loin de la pression des événements !
Nous pouvons discuter, sereinement aussi, de “liberté conditionnelle”, de “juges de la détention et des libertés”, etc… : il n’y a pas eu de drame, hier !
wana — 15/03/2011