Ronde (mai 2015) – Mai(s)

Voici que se forme une nouvelle ronde dans l’air, un échange de blog à blog.
Le premier écrit chez le deuxième qui écrit chez le suivant…, etc. :
Franck (quotiriens) écrit chez
Noël (talipo), qui écrit chez
Gilbert (leblog graphique), qui écrit chez
Cécile R. (promenades photographiques), qui écrit chez
Guy (Emaux et gemmes des mots que j’aime), qui écrit chez
Dominique B. (Jacques Louvain), qui écrit chez
Hélène (simultanées), qui écrit chez
Jean-Pierre (Voir et le dire, mais comment ?), qui écrit chez
Elise (Même si), qui écrit chez
Dominique A. (la distance au personnage), qui écrit chez
Franck (quotiriens)… et ainsi tourne la ronde sur un mot : Mai(s).

Je remercie Dominique B. qui m’accueille aujourd’hui, tandis qu’ici, Cécile R. poursuit son voyage photographique… mais aussi poétique.

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Mai lange
mes anges…

Du haut du pont,
mes anges regardent la maison.

De l’autre côté de la mer,
traversée hier.

Vogue sur l’eau,
en fer, ce bateau.

Jour bleuté,
sur la jetée,
course à pied,
cheveux emmêlés,
cirés bien fermés,
enfer, mai.

Au loin les gris,
au diable la pluie,
la toile de nuit,
mai rit !

Ronde de bleus,
nuages heureux,
vagabongages
cabriolages,

1er mai, sage…

Cécile R. – 15 mai 2015

Vases communicants – mai 2015

Nous sommes le premier vendredi de mai 2015, Wanagramme accueille un texte de Frank Queyraud.
En échange, Frank publie sur son propre blog :
Flâneries quotidiennes, un texte de Wana : Fable express et je l’en remercie.

C’est un échange… puisqu’à l’initiative de Tiers Livre et Scriptopolis, les vases deviennent communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre… Un échange pour produire des liens autrement…“Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.”

La liste des participants se trouve sur un blog dédié à ce seul usage, tenu à jour par Angèle Casanova.
Et nous lui en sommes tous reconnaissants !

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Je ne soufflais mot…(Bribes)

Je te regardai dormir, Miléna. Je ne dormais pas à cette époque. J’étais Nienne. Je signais ainsi. Mes toiles. C’était inutile et vain. Je vivais sur la planète Mars ou sur la Lune selon les jours, parfois sur Saturne, certaines nuits. Je pouvais le faire… de ne pas dormir. Mon métier – celui qu’on fait avec ses mains – s’y prêtait. Je pouvais me taire. Ne rien dire pendant des journées. Ne voir personne. Tu ne parlais plus, Miléna. Nous nous apprivoisions.

Nous…

Après, tu dormais… Je te cachais. Tu fuyais ta famille et leurs traditions d’un autre âge. Le blé était en herbe. Je ne voyais plus ton visage quand tu dormais ainsi sur le ventre. Ton visage recouvert par tes cheveux en boucle dont les mèches avançaient, reculaient sur tes épaules au gré de ta respiration. Tu dormais.

Je me levais alors. Je peignais. Je lisais. Je faisais du café. Je te regardais. Te dessinais. Les draps blancs, effondrés sur le sol. Un rayon de soleil découpait notre chambre en deux et nos jours insouciants… Il était doux d’être simplement séparé par des grains de poussière éclairé par ce rayon de soleil.

J’aimai suivre avec la main, quelques millimètres au dessus de ton corps allongé, tes courbes… sans te toucher. Parfois les effleurer. Sentir et voir le grain de ta peau réagir. Toi, tu ne bougeais pas. Tu faisais semblant de dormir, Miléna. Qui ne t’appelait pas Miléna. Mais je garde pour moi ton prénom.

Tu criais doucement si je te chatouillais pour te réveiller. Je voulais te lire un morceau de Bourlinguer. Ce moment où l’écrivain flâne à Venise.

« Je ne souffle mot. Je regarde par la fenêtre Venise. Venise. Reflets insolites dans l’eau de la lagune. Micassures et reflets glissants dans les vitrines et sur le parquet en mosaïque de la Bibliothèque Saint-Marc. Le soleil est comme une perle baroque dans la brume plombagine qui se lève derrière les façades des palais du front de l’eau et annonce du mauvais temps au large, crachin, pluies, vents et tempête. Je ne souffle mot. A la place du vaporetto qui passe devant la Dogana Da Mar, appareille une tartane. C est le 11 novembre 1653.» Ensemble, nous avions découvert un 11 novembre et Cendrars et puis, Rezvani. Son Testament amoureux que nous avions lu et relu. Nous rêvions de vivre au cœur d’une forêt, cachés de tous, comme Serge et Lula, perdus dans le massif des Maures… Je ne soufflais mot. Tu ne soufflais mot. Nos yeux suffisaient…

La crudité rugueuse de la lumière s’est, un jour, abattue sur les toiles de Nienne, un autre 11 novembre. Et Miléna s’est évaporée dans la brume plombagine d’une ville orientale, rattrapée par les fantômes de son passé.

Silence.

Bribes de Nienne et Miléna.

Frank Queyraud
L’extrait en italique vient de Bourlinguer / Blaise Cendrars. – Denoël.

Vases communicants – avril 2015

En ce premier vendredi d’avril 2015, Wanagramme accueille un texte de Dominique Hasselmann.
En échange, Dominique publie sur son propre blog :
Métronomiques, un texte de Wana : Les collecteurs de belles aventures et j’en suis très honoré.

C’est un échange… puisqu’à l’initiative de Tiers Livre et Scriptopolis, les vases deviennent communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre… Un échange pour produire des liens autrement…“Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.”

La liste des participants se trouve sur un blog dédié à ce seul usage, tenu à jour par Angèle Casanova.
Et nous lui en sommes tous reconnaissants !

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Un soir de brume dans Prague

(cliquez sur l’image pour l’agrandir)


un soir
de brume
dans Prague
où les trottoirs
dézinguent la pluie
Kafka serait passé ici
des réverbères rêvent là
au jour inutile à leurs yeux
les murs rient des Soviétiques
le pont Charles lèche les touristes
cette fille ressemble à une statue vive
ses yeux sa bouche gardent de la distance
et la couronne de ses cheveux tonne secrète
ses oreilles et ses bras portent des bijoux dorés
et le collier détermine la chute vers la voie lactée
mais oui ses seins visent juste au cœur sans ambages
tandis que sa fine taille de guêpe pique au jeu insolent
de la main posée proche du delta magique doux et gonflé
elle ose dévoiler son genou sa jambe farinée sa cuisse légère
voilà que soudain elle se détache de la paroi ses doigts s’agitent
elle descend de son piédestal elle me regarde m’interpelle me vrille
me fusille de son regard si transparent clair bleuté et vert d’eau Vitava
tu viens faire un tour avec moi la vie est trop courte je m’appelle Milena

texte : Dominique Hasselmann
photo : Wana

Lecture par Olivier Savignat

Lecture par Angèle Casanova

Ronde (mars 2015) – jeu(x)

Voici que se forme une nouvelle ronde dans l’air, un échange de blog à blog. Le premier écrit chez le deuxième qui écrit chez le suivant…, etc. :
Dominique B.(Jacques Louvain) écrit chez
Jean-Pierre (Voir et le dire, mais comment ?), qui écrit chez
Céline (mesesquisse), qui écrit chez
Elise (Même si), qui écrit chez
Guy (Emaux et gemmes des mots que j’aime), qui écrit chez
Franck (quotiriens), qui écrit chez
Hélène (simultanées) écrit chez
Noël (talipo), qui écrit chez
Dominique A. (la distance au personnage), qui écrit chez
Jacques (un promeneur), qui écrit chez
Dominique B. (Jacques Louvain) …
…et ainsi tourne la ronde sur un mot : jeu(x).

Je remercie Frank qui m’accueille aujourd’hui, tandis qu’ici, Elise voit…

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une caresse du soleil,
il déploie ses ailes,
un papillon s’envole

Elise – 15 mars 2015

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