Vases communicants – février 2016

Nous sommes le premier vendredi de février qui est, comme chaque mois de l’année, un moment d’échange. Wanagramme accueille un texte de François Bonneau : Climatiseur.
En retour, François consent à publier sur son propre blog :
L’irrégulier, un texte de Wana : Ballade climatique, assez fantaisiste et je l’en remercie.

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Climatiseur

Il est tombé comme un froid, dans cette pièce, après la pluie.
Il est tombé comme un rideau, climatisant leur atmosphère et embrumant leurs deux esprits, sans qu’ils n’aient pu le voir venir. Ni elle, ni lui.

Elle portait autour de son cou les gouttelettes de l’averse.
Des billes d’eau, bientôt gelées, qui dans le réduit de la scène, formèrent, blanches,
Des billes, des perles, qui l’habillèrent de la morsure de leur froideur omniprésente.

Il parlait, et regardait, ainsi parée, celle qui s’abritait enfin,
qui se protégeait de la pluie mais pas du froid de leur réduit,
qui lorgnait, par la fenêtre, les arcs-en-ciel d’un soleil qui semblait ne pas revenir.

Elle finit d’écouter enfin cette nouvelle, climatiseur, qui finissait de déverser
Ses flots invisibles aux oreilles, et regardait tomber bien bas
Ses perles redevenues gouttes se mélanger à d’autres fluides.

François Bonneau

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C’est un échange… puisqu’à l’initiative de Tiers Livre et Scriptopolis, les vases deviennent communicants : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre… Un échange pour produire des liens autrement… : “Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.”

La liste des participants se trouve sur un blog dédié à ce seul usage,
tenu à jour par Marie-Noëlle Bertrand.
Et nous lui en sommes tous reconnaissants !

Ronde (décembre 2015) – couleur(s)

Une nouvelle ronde, un échange de blog à blog,
se forme ce mois-ci, sur le mot : Couleur(s).

Je remercie Jean-Pierre qui m’accueille aujourd’hui,
pour un texte d’actualité : “Choisir sa couleur“, tandis qu’ici,
Noël se promène sur la palette des voyelles rimbaldiennes…

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Le joyeux bariolage

Le peuple qui m’entoure est noir comme une nuit
Où l’étoile scintille et rit une musique ;
Comme l’encre qui prose un conte féérique ;
Comme le tronc solide où mon doute s’enfuit.

Notre rue, qui de joie résonne ce jourd’hui,
M’emporte en son remous sonore et tellurique,
Où j’entrevois le cœur d’un monde prolifique.
Le peuple qui m’entoure est noir comme une nuit.

Partout dans mon pays montrons coloris blanc
Ainsi qu’aux monts alpins dort un coton nival,
Qu’à ton si frais souris clivant sillon labial
D’ivoirins alochons sourd un halo troublant.

Au bistrot, blonds ou bruns, pour un pot s’attablant,
Dans l’unisson d’un chant font s’ouvrir, guttural,
Mon donjon d’insoumis au flot d’air amical.
Partout dans mon pays montrons coloris blanc.

Mes frères et mes sœurs portent au front le rouge
Dont se parent le sang généreux du héros,
Le pavot dans les champs, les ténébreux coraux
Dont le monde fluent gonfle, s’enlace et bouge.

Théâtre de verdure, arsenal, sombre bouge
Résonnent des accents des lords, des pastoureaux,
Des prolos, des marchands, vertueux, amoraux.
Mes frères et mes sœurs portent au front le rouge.

trois-graces-NdeSaintPhalle

Des hommes près de moi je chéris le teint vert
Tel ce pré caressé par le vent des pinèdes,
Cette croix désignant l’échoppe des remèdes,
La gemme et le serpent, de reine trépas fier.

Les plages de l’été, les pistes de l’hiver,
Le stade, temple ardent des corps lancés et tièdes,
Jettent de fols défis chantés par les aèdes.
Des hommes près de moi je chéris le teint vert.

Du quartier l’habitant luit d’un limpide bleu,
Qui mire le ciel clair, précieux écrin du rêve,
Et la vague du lac qui murmure et s’achève,
Laissant glisser la truite au sillage frileux.

L’injure, les bravi, les bans, le sacrebleu,
Le baiser, le pétard, le je t’aime, la trêve :
La vie se multiplie ensemble, belle et brève.
Du quartier l’habitant luit d’un limpide bleu.

Noël Bernard

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“Ce poème trouve son origine dans la coïncidence de trois faits :
1) La ronde du 15 décembre 2015 a pour thème “couleurs”
2) Une personnalité politique a déclaré en octobre 2015 “La France est un pays de race blanche”
3) Arthur Rimbaud a publié en octobre 1883 un sonnet dont le premier vers est :
“A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles.”
L’observation que chaque couleur est un lipogramme en sa voyelle a donné la construction de ce poème :
pour chaque couleur un couple de quatrains lipogrammatiques.”

Noël

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Le premier écrit chez le deuxième qui écrit chez le suivant…, etc. :
Jean-Pierre écrit chez
Hélène (simultanées) qui écrit chez
Franck (quotiriens) qui écrit chez
Jacques (un promeneur) qui écrit chez
Glbert (Le blog graphique) qui écrit chez
Dominique A. (la distance au personnage) qui écrit chez
Élise (Même si) qui écrit chez
Noël (Talipo) qui écrit chez
Guy (Émaux et gemmes des mots que j’aime) qui écrit chez
Jean-Pierre (Voir et le dire, mais comment ?)
et ainsi tourne la ronde
.

Ronde 2015-12 : “couleur(s)”

Une nouvelle ronde, un échange de blog à blog, se forme ce mois-ci sur le mot : Couleur(s).
Le premier écrit chez le deuxième qui écrit chez le suivant…, etc. :
Jean-Pierre écrit chez
Hélène (simultanées) qui écrit chez
Franck (quotiriens) qui écrit chez
Jacques (un promeneur) qui écrit chez
Glbert (Le blog graphique) qui écrit chez
Dominique A. (la distance au personnage) qui écrit chez
Élise (Même si) qui écrit chez
Noël (Talipo) qui écrit chez
Guy (Émaux et gemmes des mots que j’aime) qui écrit chez
Jean-Pierre (Voir et le dire, mais comment ?)
et ainsi tourne la ronde
.

Ronde (septembre 2015) – vacance(s)

Voici que se forme une nouvelle ronde dans l’air, un échange de blog à blog.
Le premier écrit chez le deuxième qui écrit chez le suivant…, etc. :
Jean-Pierre écrit chez
Céline (mesesquisse) qui écrit chez
Guy (Émaux et gemmes des mots que j’aime) qui écrit chez
Hélène (simultanées) qui écrit chez
Élise (Même si) qui écrit chez
Franck (quotiriens) qui écrit chez
Jacques (un promeneur) qui écrit chez
Dominique A. (la distance au personnage) qui écrit chez
Jean-Pierre (Voir et le dire, mais comment ?)… et ainsi tourne la ronde sur un mot : Vacance(s).

Je remercie Hélène qui m’accueille aujourd’hui, pour une “Ballade des migrants“, tandis qu’ici, Céline nous adresse un message vidéophonique…

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