Ronde (avril 2016) – fenêtre(s)
—Sur un bord de la Manche étêtée par la nuit
—En appui prend la pose une mariée diaphane
—Rient chandelles et lunes au souffle des passées
—Transparences du verre en imposte et croisées —
—Être
—Nus vent debout à l’heure douce du sommeil
—Enfoui quand bruissent les ancrages noircis
—Frottant sur la mer d’encre une nef de papier
Hélène Verdier
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Le premier écrit chez le deuxième qui écrit chez le suivant…, etc. :
Hélène écrit chez
Guy (Émaux et gemmes des mots que j’aime) qui écrit chez
Élise (Même si) qui écrit chez
Céline (Mes Esquisses) qui écrit chez
Dominique A. (la distance au personnage) qui écrit chez
Franck (quotiriens) qui écrit chez
Jacques (un promeneur) qui écrit chez
Jean-Pierre (Voir et le dire, mais comment ?) qui écrit chez
Noël (Talipo) qui écrit chez
Hélène (simultanées) …
et ainsi tourne la ronde… .
C’est pas le Spleen de Panamə !
Complainte du rentier fraudeur
Ce texte est une imitation de la chanson “Complainte de Bouvier l’éventreur, qui a été composée pour le film “Le juge et l’assassin” (Tavernier) par Philippe Sarde et Jean-Roger Caussimon. Je la trouve admirable, pour la musique et pour les paroles.
Dans le film, elle est interprétée (admirablement aussi) par Caussimon, ici.
Voici les deux textes en parallèle : j’ai essayé de respecter les rims et d’imiter le rythme et le ton de l’original.
Lexique académique
Pensées tartignolabrantesques
Réveillez-vous ! Indignez-vous !
On peut tout justifier…
Ronde (février 2016) – empreinte(s)
Ce mois-ci, la ronde, se forme autour du mot empreinte(s) .
Je remercie Noël qui m’accueille aujourd’hui, pour un texte de saison : “L’empreinte de la Saint-Valentin“, tandis qu’ici, Jean-Pierre nous conte l’histoire d’une empreinte datant du Moyen Âge…
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L’empreinte de soi, matrice du moi, quand la moitié vaut nul.
Quelle obscure réflexion, après la joie de la découverte, quand des fouilleurs ont lu l’image positive d’un négatif tenu en mains ! Affaire photographique alors ? Vous n’y êtes pas ! Voici les faits :
Sur la platea de craie qui réverbère la chaleur de juillet, vers Menou, en Argonne, un cri : « on a trouvé un objet insolite! » L’archéologue n’est pas sur le terrain pour trouver des choses mais pour analyser, comprendre, expliquer. Toutes les mesures sont prises, les relevés de base enregistrés, les photographies sur la pellicule, nous sommes encore dans l’ère argentique. Voyons donc de quoi il retourne.
C’est une moitié de disque en bronze, très propre une fois passé sous l’eau du ruisseau attenant au site. De toute évidence il s’agit d’une matrice de sceau, gravure manuelle dans le métal commandée un seigneur pour justifier de son identité et attester ses actions en droit, pour garantir ses écrits à venir, «fermes et estables » comme racontent les parchemins.

Sur cet objet on lit : « C + Sigillum Rob »
Nous sommes sur le site d’une ancienne fortification personnelle construite de mains d’hommes au début du XIIe siècle par Hugues de Montfélix, apparenté à de hauts personnages du temps. L’étude archivistique et historique précise que le seigneur à qui appartint le sceau est Robert. Ce dernier ne peut être que Robert de Vanault, décédé avant 1249, marié à une Marie non documentée. Il est cousin germain de Robert II sire de Roucy, et de Jean d’Eppes, évêque de Liège.
Par sa grand-tante Béatrice de Rethel il est cousin issu de germain de l’empereur Frédéric II.
Un examen plus attentif montre également que le métal a été incisé d’un coup de burin aux extrémités d’un diamètre, puis plié, ce qui provoqua des arrachements de métal, puis enfin cassé. Autrement dit volontairement détruit afin que personne après la mort de ce seigneur ne puisse témoigner et acter pour lui.
Un acte trouvé aux Archives départementales de la Marne, rédigé par ce même Robert nous autorise à compléter totalement la légende et à reproduire un sceau tel qu’a dû être celui de ce seigneur, de son vivant. Voici cette restitution sur laquelle on lit : + Sigillum Roberti dom[inus] de Wasno C[astro]
Conclusion : l’empreinte de la moitié, issue d’une matrice brisée ne vaut plus rien : cette fois un demi égale zéro.
Pour en savoir plus :
Michel Bur, Jean-Pierre Boureux,
Une famille et sa maison, Vanault-le-Châtel (XIIe – XIVe siècles),
PUN-éditions universitaires de Lorraine, 2013, 200 p.
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Le premier écrit chez le deuxième qui écrit chez le suivant…, etc. :
strong>Jean-Pierre écrit chez
Guy (Émaux et gemmes des mots que j’aime) qui écrit chez
Noël (Talipo) qui écrit chez
Élise (Même si) qui écrit chez
Franck (quotiriens) qui écrit chez
Dominique A. (la distance au personnage) qui écrit chez
Hélène (simultanées) qui écrit chez
Jacques (un promeneur) qui écrit chez
Céline (TMes Esquisses) qui écrit chez
Jean-Pierre (Voir et le dire, mais comment ?)…
et ainsi tourne la ronde… .























